Ciblage d’entreprise à reprendre : les 5 points clés à vérifier avant de se lancer
Reprendre une entreprise, c’est excitant. Mais c’est aussi un choix stratégique qui peut soit booster votre carrière, soit devenir un cauchemar éveillé. Alors, avant de foncer tête baissée, voici les 5 points clés à vérifier absolument, illustrés par des exemples bien réels de reprises réussies (et moins réussies), et pourquoi ces critères sont cruciaux.
Reprendre une entreprise, c’est excitant. Mais c’est aussi un choix stratégique qui peut soit booster votre carrière, soit devenir un cauchemar éveillé. Alors, avant de foncer tête baissée, voici les 5 points clés à vérifier absolument, illustrés par des exemples bien réels de reprises réussies (et moins réussies), et pourquoi ces critères sont cruciaux.
Avoir l’alignement stratégique
L’alignement stratégique, c’est s’assurer que l’entreprise ciblée corresponde vraiment à vos compétences et à votre projet entrepreneurial.
J’entends complètement qu’après avoir passé des années à se taper la même journée scabreuse, les yeux collés à l’écran de l’ordinateur (Saint-Anne, Fauve – pour ceux qui connaissent 😉) , vous ayez envie de redécouvrir « la glaise et les bons produits de la nature ». Sauf que ça peut vous coûter très cher, voire même un retour à la case départ sans toucher les 20 000, trop frustrant, car en plus d’apprendre à devenir dirigeant, il vous faudra appréhender les codes d’un univers et maîtriser un nouveau métier dans un délai réduit
Une reprise réussie passe par une parfaite cohérence entre votre vision, vos compétences et l’ADN de l’entreprise. Sans cet alignement, la gestion quotidienne peut rapidement devenir un combat contre-nature.
L’exemple de Jean-François Feuillette, ancien pâtissier chez Fauchon, qui a repris une petite boulangerie en 2009 est intéressant sur ce point. Grâce à une vision claire et une expertise métier solide, il a développé le réseau Feuillette, aujourd’hui une enseigne florissante avec plus de 50 points de vente. Son alignement métier et stratégique avec l’activité reprise a été la clé de son succès.
Effectuer votre pré-diagnostic financier
Un bon CA, c’est bien. Une trésorerie saine, c’est mieux.
Une entreprise peut afficher un chiffre d’affaires séduisant tout en étant surendettée ou en difficulté de trésorerie. Vérifiez la rentabilité réelle, analysez les marges, les flux de trésorerie et la solidité du bilan pour éviter les mauvaises surprises.
En France, la reprise d’un réseau de franchises de laveries automatiques par un entrepreneur indépendant s’est soldée par un échec. Séduit par l’apparente simplicité du modèle économique, il a sous-estimé les coûts de maintenance des machines et les redevances élevées des franchises. Son erreur d’analyse financière a conduit à une rentabilité insuffisante et à un dépôt de bilan en moins de trois ans.
Investiguer le Capital humain :
Un dirigeant ne reprend pas qu’un business ; il reprend aussi une culture d’entreprise.
Des salariés motivés et engagés seront vos meilleurs alliés pour assurer la transition et la croissance post-reprise. Évaluez l’ambiance de travail, le niveau de fidélisation des employés et l’impact potentiel de votre arrivée sur l’organisation. Pas si évident que ça à faire quand la cession de l’entreprise reste secrète. Toutefois, vous pouvez à défaut prendre des infos sur les salariés sur LinkedIn, aller voir si l’entreprise à un scoring social (pas comme dans Squidgame, je vous rassure 😅) sur des sites comme Glassdoor ou Indeed etc.
En Bretagne, un ancien cadre dirigeant a repris une PME spécialisée dans la fabrication de volets roulants. En s’attachant à comprendre la culture d’entreprise et en impliquant les salariés dans son projet, il a su les fédérer autour d’un développement ambitieux. Résultat : une croissance de 30 % en cinq ans et une équipe engagée.
Évaluer le potentiel de croissance
Évaluer le potentiel d’une entreprise, c’est savoir apprécier ses fondements tout en écoutant les idées qu’elle inspire.
L’entreprise a-t-elle encore du potentiel ou est-elle sur un déclin inexorable ?
Une reprise réussie repose sur sa capacité à insuffler un nouvel élan à l’activité. Regardez les tendances du marché, les opportunités de diversification et l’état de la concurrence.
Un ancien cadre bancaire, a repris une entreprise de fabrication artisanale de couteaux en Corse. En misant sur une montée en gamme, un développement à l’export et une communication soignée sur l’authenticité du produit, il a su transformer une petite entreprise locale en marque prisée sur le marché international.
Pointer tous les facteurs bloquants
Avant de partir en négociation, prenez toujours le temps de bien « secouer » toutes les infos à votre disposition comme vous secouez vos chaussures avant une bonne randonnée : un bon moyen d’enlever les derniers cailloux.
Il peut s’agir de litiges en cours, d’une dépendance excessive à un seul client ou fournisseur, ou encore de réglementations contraignantes qui pourraient entraver le développement.
Une ancienne ingénieure, a repris une entreprise de menuiserie bois qui dépendait à 70 % d’un unique client. Avant la reprise, elle a négocié de nouveaux contrats et diversifié les sources de revenus. Cette anticipation lui a permis d’éviter un effondrement de l’activité et d’assurer la pérennité de l’entreprise.
En conclusion
Quand vous avez une entreprise dans le collimateur, posez-vous ces questions essentielles :
- Alignement stratégique : L’entreprise est-elle en adéquation avec vos compétences et votre projet ?
- Pré-diagnostic financier : La trésorerie est-elle saine et la rentabilité assurée ?
- Capital humain : Les salariés sont-ils motivés et engagés ?
- Potentiel de croissance : L’entreprise a-t-elle des perspectives de développement ?
- Facteurs bloquants : Quels obstacles pourraient entraver votre projet ?
Si ces points sont validés, alors go ! Sinon, prenez le temps de chercher mieux. Une bonne reprise, c’est avant tout un bon choix.
Et pour ceux qui pensent que « tout ça, c’est du bon sens », rappelez-vous que le bon sens n’est ni inné ni universel… sinon, il n’y aurait pas autant de mauvaises reprises ! 😉
Romain Taurines.
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