Hervé Combal a suivi le parcours Reprendre une Entreprise de l’IRCE en 2016. Il a repris le groupe Gopin & Partners (franchisé La Croissanterie) en fin 2017 avec son associé Sébastien Barbier. Il nous fait part dans cette interview de son expérience.
Hervé Combal, pouvez-vous nous parler de Gopin & Partners en quelques mots ?
Gopin & Partners que nous avons acquise à fin 2017 est une société opérationnelle spécialisée dans la « restauration rapide à la française » qui emploie une soixantaine de salariés sur 8 sites et un siège. Les fonds de commerce, localisés en PACA et Languedoc principalement (& établissement en région centre) sont détenus par Gopin & Partners et franchisés de l’enseigne La Croissanterie.
« Nous nous sommes vraiment accrochés »
Quel a été votre parcours avant de prendre la direction du groupe avec votre associé Sébastien Barbier ?
C’est un long parcours qui a débuté à la mi-2016 lorsque je suis rentré en France, de retour d’une longue mission d’expatriation (15 ans dont 9 en Amérique Latine et 6 en Europe de l’Est). Lors de ma précédente expérience en tant que cadre d’un grand groupe, je portais déjà inconsciemment mon projet de reconversion comme entrepreneur en PME. Le coaching que j’ai suivi au début de ma période de reconversion a confirmé cette vocation. Je me suis donc installé en Provence, je me suis formé à la reprise, notamment à l’IRCE, puis j’ai enchainé le parcours-type du cadrage de projet, des rencontres avec les cédants, du réseautage, du moral en dents de scie et des galères inévitables liées à l’incertitude. Sébastien Barbier, qui est aujourd’hui mon associé a été omniprésent dans le parcours car il recherchait lui-même une nouvelle opportunité après avoir réussi sa première acquisition et cession. Nous échangions en permanence sur nos dossiers tout en ayant à l’esprit notre « compatibilité entrepreneuriale ». Lorsque le dossier GOPIN s’est présenté l’horizon s’est éclairci car c’était le type de dossier que nous recherchions pour nous associer. Le travail sur le dossier a été long et laborieux, par conséquent nous avons conservé jusqu’à la fin nos plans B individuels. Nous nous sommes vraiment accrochés.
Le fait de reprendre le groupe à deux associés a-t-il été une force ou une difficulté supplémentaire dans votre projet de reprise ?
En l’occurrence nous avons choisi un dossier qui justifie notre association à de nombreux égards. Aussi bien du point de vue des défis de gestion opérationnelle et de développement futur que de celui de l’investissement, il fallait avoir les reins solides. Etre deux nous a rendu le projet faisable et a surtout démultiplié notre crédibilité, vis-à-vis des cédants, des partenaires financiers, etc. Et surtout, dans l’adversité liée au projet, nous nous sommes supportés mutuellement, encouragés, nous avons trouvé des solutions là où peut-être nous aurions renoncé en route si nous avions été seuls.
« Le parcours est indispensable pour un futur repreneur en reconversion »
Vous avez suivi le parcours Reprendre une Entreprise de l’IRCE. Que vous a-t-il apporté ?
Au risque de paraitre trop consensuel, je dirais que le parcours est indispensable pour un futur repreneur en reconversion, il lui apporte un véritable bain culturel. Il permet de maîtriser à la fois les connaissances académiques de la reprise et les « codes ». Les intervenants sont des référents locaux de la reprise. Ils ont pignon sur rue et ils apportent des témoignages vraiment rassurants pour les repreneurs. Il y a aussi d’autres aspects du parcours que je tiens à souligner : le premier est l’aspect convivial et stimulant du parcours qui permet de rompre la solitude du repreneur à un moment de doutes et d’incertitudes, le deuxième est l’atout crédibilité du label IRCE dans la région, notamment auprès de la communauté financière. Enfin, dans mon cas particulier, c’est lors d’un événement de l’IRCE que j’ai rencontré les conseils du cédant…
Quels sont vos projets pour la suite ?
Nous sommes dans la première année et nous devons d’abord assurer le succès de la reprise. Nous avons établi un business plan qui repose à la fois sur de la croissance et de la diversification. Il est intéressant de constater que nous sommes déjà sollicités pour des projets. Nous entendons rapidement enclencher la phase 2.
Quel conseil donneriez-vous à un porteur de projet de reprise qui débute dans sa démarche ?
Dans l’ordre, je conseillerais de suivre un coaching ou une démarche visant à confirmer la velléité entrepreneuriale. Au-delà, il convient de se blinder et de s’armer de patience car le parcours peut être très long. Il faut se ménager et savoir trouver des soutiens pour casser la solitude. Enfin, ne pas se limiter en matière de conseils, avoir la bonne équipe. Quelques milliers d’euros de plus ne représentent pas grand-chose sur 7 ans et peuvent permettre d’éviter certains écueils.
CA : 4 M € – Effectif : 60 personnes